Le climat, facteur d’évolution.
Les théories associants les variations climatiques et l’évolution ont été évoquées pour la première fois par Charles DARWIN (1809-1882). Un environnement va dépendre du climat. En effet si le climat change, la végétation, les ressources, l’alimentation, les abris vont eux aussi changer. L’environnement est donc modifié. Ces différents changements obligent les espèces à s’adapter, disparaitre ou évoluer.
Depuis des millions d’années le climat sur Terre à changé. La végétation s’est modifiée, et seules les espèces d’Hommes ayant une certaine capacité d’adaptation ont survécu.
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Le changement climatique serait l’un des facteurs à l’origine de l’évolution humaine.
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Les scientifiques ont trouvés des informations au sujet de l’évolution du climat grâce à l’analyse de sédiments et de dents fossilisées.
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La disparition de certains Hommes correspond à certains changements climatiques.
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Le changement de climat, et donc de végétation, a permis aux Hommes tels que l’Homo sapiens de survivre car ils avaient une alimentation variée.
En Afrique le premier choc évolutif c’est produit il y a entre 2,9 et 2,4 millions d’années. L’environnement boisé et humide s’est transformé en savane sèche. Les Australopithecus afarensis se sont éteints et ont laissés leurs places à deux groupes d’Hommes assez différents.
-Le premier, les Paranthropus robustus, avaient une carrure plus solide et des mâchoires puissantes. Cette lignée va finir elle aussi par s’éteindre.
-L’autre groupe correspond aux premiers représentants du genre Homo (apparu quelques centaines de milliers d’années après les Paranthropus). En effet ils présentaient des traits modernes et possédaient un cerveau volumineux. Ce qui a permis à ces Hommes de fabriquer les premiers outils.
Le deuxième choc évolutif c’est produit il y a entre 1,9 et 1,6 millions d’années en Afrique. La savane a de nouveau été avantagée par ce changement climatique. L’Homo Erectus (Homo ergaster pour les fossiles africains) est apparu, il s’agit d’un proche parent de l’Homme moderne (Homo sapiens). Cette espèce du genre Homo est plus carnivore que la première et possède un cerveau encore plus développé. Son squelette est plus long et plus souple. L’Homo erectus est le premier Homme à avoir quitté l’Afrique, il y a 2 millions d’années, pour s’installer en Asie du Sud Est et en Europe. Ils ont amélioré la fabrication d’outils en pierre. La première hache, composée de grandes lames taillées sur les deux côtés, a fait son apparition. Grâce à son régime alimentaire varié, Homo erectus s’est adapté à ce nouveau changement climatique et a survécu, contrairement aux Paranthropus, dont le régime alimentaire était trop spécifique pour survivre à ce changement de milieux.
Ces deux changements ponctuels du climat ont transformé l’humanité qui existait. Le climat a aussi connu des variations cycliques sur plusieurs milliers d’années, alternant régulièrement entre des périodes sèches et d’autres humides. Les Hommes présents en Afrique à cette période ont dut s’adapter aux ressources disponibles et à la végétation. Ceux qui n’y sont pas parvenus ont disparus. Les paléoanthropologues ont remarqué que les espèces ayant survécues à ces chocs évolutifs avaient une alimentation variée. Cette capacité à s’adapter aux variations de l’environnement semble importante et récurrente dans l’histoire de l’évolution humaine. Rick POTTS Paléoanthropologue à l’institut Smithsonian) parle de « sélection par variabilité ».

Graphique représenant la présence des différents genres d'Hommes sur Terre, en millions d'années et en fonction des périodes critiques.
Le climat, facteur d'adaptations.
Le climat modifie l’apparence des individus. Lorsque l’on parle d’apparence, on parle principalement de la pilosité, et de la couleur de peau de l’Homme qui ont beaucoup évoluées depuis l’Homo neanderthalensis.
-La pilosité.
Celle-ci est liée au changement de climat qui a eu lieu en Afrique à cette époque. Celui-ci s’est en effet asséché au centre et à l’Est. Les populations, pour se nourrir ont eu besoin de se déplacer, et ont donc augmenté leur température corporelle, en courant, et en marchant. Cette modification du mode de vie a entrainé la perte des poils qui étaient devenus une gêne pour la transpiration.
La lignée Homo a cependant conservée des zones poilues, mais les poils sur le corps ont été remplacés par un duvet, laissant la peau nue.
-La couleur de peau.
Le soleil était en effet devenu une agression pour les peaux claires. Le processus de sélection naturelle a donc sélectionné les individus à la peau foncée, plus résistante au soleil. Les membres du genre Homo vont ensuite migrer à travers le monde, et donc faire face à un climat et une végétation qui n’existaient pas en Afrique. Les conditions de vie dans l’hémisphère nord (en Europe et en Asie) vont favoriser les individus ayant une peau plus claire, car le faible rayonnement solaire n’avantageait plus les individus aux peaux foncées, et car les UVB y sont moins nombreux. La peau foncée créait un obstacle supplémentaire à la synthèse de ces derniers dans ces régions. La couleur de la peau des Hommes évolue donc en fonction des régions où ils vivent, mais ce processus met plusieurs milliers d’années à se faire.
De nos jours, la couleur de la peau humaine varie encore selon le rayonnement UV. Les Hommes sont maintenant présents sous tous les climats, et la couleur de la peau est l’élément le plus démonstratif de son adaptation. Sur la carte ci-dessous, nous pouvons ainsi voir que plus le rayonnement UV est élevé, plus la couleur de peau est foncée. Un africain natif a donc une peau plus ou moins foncée (selon la région), un scandinave natif a une peau très claire, et un natif d'Europe du Sud a une couleur de peau intermédiaire. Nous pouvons ainsi distinguer trois zones sur la carte :
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une zone centrale (tropicale) très fortement exposée aux UV avec des individus à la peau très foncée,
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une zone intermédiaire (hachurée) dans laquelle les populations ont la peau de plus en plus claire, et ou la peau peut s’éclaircir suivant les saisons (elle peut bronzer),
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une zone près des pôles avec une peau très claire qui permet de recevoir plus de soleil.


Répartition de la couleur de la peau humaine dans le monde selon Renato Biasutti
Carte du monde de radiations Ultraviolet
Cependant, il existe quelques exceptions à ce phénomène. C’est notamment le cas des Inuits, qui vivent dans des régions froides mais ont une peau relativement foncée. Cela est du à l’adaptation de leur régime alimentaire. Ils ont en effet intégré de la graisse de phoque ou de baleine, particulièrement riche, à celui-ci afin de contrer le manque de vitamine D lié au manque d’ensoleillement.
Pour la science, Numéro spécial novembre 2014 « l’Odyssée humaine, les moteurs cachés de notre évolution ». (Pages 44 à 51)
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20140310.OBS9097/homo-sapiens-une-evolution-inedite.html