Les méthodes de datation.
Il s’agit des méthodes qui permettent de situer dans le temps un objet, les restes d'un fossile, afin d'estimer de manière précise (dans la mesure du possible) son âge. Il existe différentes méthodes de datation. La plus connue est le carbone 14, mais d'autres méthodes sont utilisées suivant l'objet à dater, le contexte de sa découverte, ainsi que la matière et la quantité que l'on peut en prélever. Dans certains cas plusieurs méthodes sont utilisées pour dater un même objet. Ce fut notamment le cas dans la grotte de Tautavel, où 8 méthodes ont été utilisées pour dater l'art mobilier et pariétal du lieu. Cela permet d'affiner ou de confirmer une datation.

Schéma présentant la stratigraphie
La datation relative
Il s’agit de méthodes se basant sur des analyses comparatives, par rapport au contexte, ou à un corpus de références, mais qui peuvent aussi se fonder sur une analyse globale du matériel.
La stratigraphie :
Il s'agit d'une méthode qui repose sur l'étude des strates (couches) qui se superposent au fur et à mesure du temps.
Les principes posés sont les suivants :
- les couches horizontales les plus récentes sont situées au-dessus des couches les plus anciennes, c'est le principe de superposition.
- une couche horizontale identifiée a le même âge sur toute son étendue, c'est le principe de continuité.
Par ailleurs, si une couche n'est pas horizontale c'est qu'elle a subi des déformations ultérieures à son dépôt. Une couche A traversée de part en part par une couche B est forcément la plus ancienne des deux.
La biochronologie
Il s’agit d’une technique basée sur le fait que chaque époque identifiée de l'Histoire de la Terre possède ses propres espèces animales, et sa propre flore. On peut ainsi, pour chaque espèce et suivant son degré d'évolution, déterminer à quelle époque elle vivait. La découverte d'ossements dans une couche archéologique peut rapidement être datée par la proximité d'autres espèces animales ou de plantes dont on connaît l'âge.
Cette méthodologie peut être complétée par d'autres méthodes afin d'affiner la datation.
La typologie, ou typochronologie
Cette technique de datation part de quelque chose de simple : la forme d’un objet évolue dans le temps au fil des modes, des techniques et des habitudes artisanales. La découverte d’un objet, d’une poterie ou d’un silex peut-être datée grâce à des comparaisons avec des objets du même type déjà datés. Cependant, cette méthode de datation ne fait pas l’unanimité, car son principe est basé sur l’interprétation de son dateur.
La datation objective ou absolue
Il s’agit de méthodes de datation qui établissent l’âge d’un objet sans tenir compte du contexte.
La dendrochronologie
Il s’agit d’une méthode biologique basée sur l’étude et la lecture des cernes de croissance des arbres. Chaque année, un nouveau cerne se forme dans le bois de l’arbre, et on constate que chaque année l’épaisseur des cernes varie en fonction de la température, de l’humidité, de la sécheresse, soit plus généralement de la météo. Les cernes de l’arbre varient également suivant l’action de l’Homme sur l’arbre (taille, déboisement dans son entourage,…). Celles-ci sont donc plus ou moins épaisses, et une chronologie de référence a pu être établie, et permet à présent de comparer l’âge des arbres. Cette méthode permet de dater des arbres à l’année près pour des périodes allant de 11 000 ans à nos jours. Cependant, cette méthode ne peut être utilisée que dans des régions tempérées, comme sur les continents américains et européens, dont les arbres marquent nettement les années et les saisons. Elle ne peut surtout être utilisée que lorsque les cernes de l’arbre sont visibles. Cette méthode fut notamment utilisée afin de dater une barque carolingienne, qui datait de 834 après J-C. Il a même pu être établi qu’au moment de son abattage, l’arbre avait 158 ans.

Image représentant des cernes de bois.
Les mesures de la radioactivité
Plusieurs méthodes utilisent la radioactivité pour déterminer l’âge d’une matière. En effet, tous les organismes (roches, plantes, animaux,…) produisent de la radioactivité, jusqu’à leur mort. A partir de celle-ci, et avec le temps, ces atomes radioactifs se désintègrent en formant d’autres éléments, ou isotopes. Cette désintégration se produit de manière régulière, et permet ainsi de dater la mort.
La loi de décroissance radioactive
Cette technique utilise le carbone 14. En effet, tout au long de sa vie, un organisme va absorber du Carbone 14, noté 14C, présent dans l’atmosphère. Apres la mort de l’organisme, le 14C, décroit progressivement, et se transforme en Azote 14, noté 14N. Cette méthode repose sur un principe : tous les 5 730 ans (à plus ou moins 40 ans) la moitié des atomes de 14C disparaissent, remplacés par des atomes de 14N. Cette durée s’appelle la demi-vie. Ainsi, plus on avance dans le temps, et plus la quantité de 14C devient faible, et donc plus difficile à mesurer.
La loi de décroissance radioactive se base sur une formule : N(t)=N0 e- λt, dans laquelle :
-λ est une constante radioactive différente pour chaque noyau
-N(t) est le nombre de noyau à un instant t
-T est la période ou la demi-vie. Elle est égale à 5530 ans pour le Carbone 14.
Le graphique ci-dessous représente cette méthode de datation.

Graphique fait par CAL.
Cette méthode permet donc de dater des objets jusqu’à 35 000 ans (soit jusqu’au paléolithique). Cependant, en l’associant à un spectromètre de masse et à un accélérateur de particules, il est possible de dater des objets jusqu’à 50 000 ans, avec de faibles quantité d’échantillons. Cette méthode a notamment été utilisée en 1950 pour dater des morceaux de charbon de bois retrouvés dans la grotte de Lascaux.
Cette méthode peut également être utilisée avec d'autres atomes.
http://www.hominides.com/html/dossiers/methode-datation.php
http://www.archeologiesenchantier.ens.fr/spip.php?article9
http://www.geol-alp.com/devoluy/0_generalites_devoluy/1_strati_devoluy/strati_devoluy.html
http://www.hominides.com/html/dossiers/methode-datation.php