L’Homme n’est pas né bipède, il l’est devenu suite à différentes adaptations.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les membres inférieurs ne sont pas les seules parties du corps à l’origine de la bipédie. De plus, comme tout caractère, la bipédie a évolué et s’est modifiée au court du temps. Entre la marche d’un Australopithèque et celle de l’Homo sapiens que nous sommes, de nombreuses variations de bipédie exisent.
Le trou occipital est situé chez l’Homo sapiens, en dessous et au centre du crâne. Cette position, différente en fonction des espèces, donne des informations au sujet de la posture du corps en entier. Plus le trou occipital se trouve au centre, plus l’individu est bipède. La colonne vertébrale se rattache au crâne par le trou occipital. L’Homo sapiens est le seul Homme possédant une colonne vertébrale formant un angle droit avec le crâne.
La colonne vertébrale présente chez le bipède humain une cambrure spécifique : on peut y déceler quatre courbures au lieu de deux (chez les autres primates). Ce positionnement permet de mieux amortir les chocs et les tensions dues à la marche bipède.
Les quatre courbures sont :
- la lordose cervicale (dont les vertèbres pénètrent le trou occipital)
- la cyphose dorsale
- la lordose lombaire
- la courbure lombaire (formée de vertèbres soudées)

Schéma représentant les quatre courbures de la colonne vertébrale du bipède humain.
Le fémur joue lui aussi un rôle important dans le mécansme de la bipédie. Plus le fémur est long chez un individu plus sa bipédie est importante. Le fémur est la partie du corps des Hommes qui s’est la plus allongée.

Schéma comparant la taille d'un fémur d'Australopithecus afarensis à celui d'un Homme moderne.
Dans la peau d'un scientifique...
Les scientifiques se sont demandé comment les Australopithèques se déplaçaient. Pour trouver des réponses à leurs questions, ils ont émis deux hypothèses grâce à la découverte d’empreintes d’Australopithèques datées de 3,7 millions d’années et découvertes en 1976, par Mary LEAKEY en Tanzanie. Ces empreintes appartenaient probablement à un Australopithecus afarensis. Elles ont été comparées à celles d’Homo sapiens.

Nos genoux sont rapprochés.
Nos os du pied bougent très peu les uns par rapport aux autres.
Schéma du squelette d'un Homo sapiens présentant les particularités de ses membres inférieurs.
(Photographie prise au musée de l'Homme par CAL)

Schéma du squelette d'un Australopithèque présentant les particularités de ses membres inférieurs.
(Photographie prise au musée de l'Homme par CAL)
Les genoux sont rapprochés.
Les os du pied pouvaient probablement bouger les uns par rapport aux autres.

Notre gros orteil est parallèle aux autres doigts de pied et très peu mobile.
Notre voûte plantaire est creusée et pas totalement en contact avec le sol.
Schéma des empreintes d'un Homo sapiens (Photographie prise par CAL au musée de l'Homme de Paris)

Le gros orteil peut s'écarter des autres doigts de pied.
La voûte plantaire est peu creusée et en grande partie en contact avec le sol.
Schéma des empreintes d'un Australopithèque (Photographie prise par CAL au musée de l'Homme de Paris)
Hypothèse 1 : marche avec jambes fléchies.
Marche des Australopitheques hypothèse 1 (vidéo prise par CAL et pas totalment représentative de cette hypothèse)

Schéma représentant l'hypothèse 1, photographie prise par CAL au musée de l'Homme de Paris.
Hypothèse 2 : marche avec jambes en extenssion.
Marche des Australopitheques hypothèse 2(vidéo prise par CAL et pas totalment représentative de cette hypothèse)

Schéma représentant l'hypothèse 2, photographie prise par CAL au musée de l'Homme de Paris.
Ces hypothèses ont permis aux scientifiques de déduire que les Australopithèques avaient l'habitude de se déplacer sur leurs deux jambes. Cependant, cette espèce devait être moins endurante que nous, mais elle pouvait se déplacer dans les arbres à l'aide de ses mains.